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Les baumes d'Alazia
10 juin 2005

La lecture : un plaisir solitaire...

Dernièrement, je lis beaucoup, énormément, à la folie.. Quand je lis, une minute me suffit pour que je n’en ai plus conscience. Mon rythme de lecture passe de la réalité tangible du livre comme objet au monde imaginaire qui naît malgré moi dans mon esprit. Le livre pèse sur mes genoux et rapidement, ça se bouscule, le livre devient autre, et cet autre de plus en plus impalpable : livre, page, chapitre, paragraphe, phrase, mot, lettre, souffle, son, voix, image, sensation, idée… Aujourd’hui, je découvre les polars. Magnifiques moments d’évasion lors desquels, en un instant, je passe de mon appartement de Montréal aux rues achalandées de Paris ou dans le grenier poussièreux d'une maison dans le New York du 18e siècle... Après une pause, me voilà au beau milieu d’une poursuite automobile ou à l’étape cruciale d’une interminable chasse aux trésors.
Bientôt, je tournerai les dernières pages du Code Da Vinci, et bien que mon esprit soit toujours aussi captif de l’intrigue, je sais déjà avec quelle autre auteure je partagerai mes prochaines soirées! L'envie pour l’adrénaline et un étrange sentiment d’appartenance aux mondes imaginaires qui m'attendent sur les étagères m’incitent à ne pas laisser s’installer le moindre temps mort, et à ne pas provoquer la moindre rupture dans mon cycle de lecture. Ma prochaine destination littéraire? Le tueur des ombres de Val McDermid, dont vous trouverez une critique élogieuse par ici…

Entre la fin de mes études littéraires et aujourd’hui, ironie du sort, j’ai très peu lu. Une fois le bac en poche, j'ai été envahie par la nécessité de tout analyser. Je n'arrivais plus à lire un roman comme avant, pour le plaisir ou la passion du livre. Je devais me munir d'un crayon, d'un calepin et, en tête, de toutes les théories littéraires possibles. J'ai fini par boycotter les livres de ma vie quelques mois, qui sont devenus quelques années, le temps de réfléchir sur mes réelles motivations de lectrice.
Le goût de la lecture m’est revenu le jour où j’ai cessé de lire pour les autres, ou de lire pour bien paraître. Le désir de plaire prenait une place énorme dans toutes les sphères de ma vie. « Dis-moi, as-tu lu la Comédie humaine de Balzac? » « Quoi! Tu n’as jamais lu Shakespeare! » Assez! Balzac, je l’ai lu d’un bout à l’autre, et je ne peux pas dire que j’en ai gardé un souvenir impérissable. Et Shakespeare? Eh! non, jamais tourné une seule de ses pages. Et puis? Est-ce que cela fait de moi une personne sans culture, sans valeur, nulle et bonne à rien? Bien d’autres choses font de moi une personne intéressante, vous savez! Et ce n'est certes pas des gens qui pensent de la sorte qui auront la chance et le plaisir de les découvrir!
Enfin, revenons à nos moutons. L'essentiel au fond est que, même si l’on se trouve instantanément en compagnie de l'auteur et de multiples personnages, péripéties et paysages, la lecture, dans le geste pratique, reste un plaisir que l'on savoure en solitaire (un parmi d'autres, c'est selon); aussi bien s’y adonner à notre gré! Parmi les plus belles rencontres littéraires que j'ai eues, je compte celles avec Milan Kundera, Patrick Suskind, Virginia Woolf, Gaétan Soucy, Gabriel Garcia Marquès, Paul Auster, Agotha Kristof, Alexandre Jardin, Katherine Pancol, Marguerite Duras, Edgar Allan Poe et Edmond Rostand. Et les rencontres continues…
Et vous? Quelles sont vos plus belles expériences de lecture?

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